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Genève – Entre distillerie et brasserie…
31.07.2018 – De jeunes passionnés misent sur la production locale.
(ATS/AGIR) - En 2015, la Distillerie de Saconnex-d'Arve, qui date de 1895, a été rachetée par la commune de Plan-les-Ouates (GE) après avoir failli disparaître. Genevois de 37 ans, licencié en philosophie et détenteur d'un brevet de distillateur, Nicolas Bloch y a repris la production d’alcool en avril de la même année. Pommes, poires, coings, raisins, cerises, mirabelles, prunes, pruneaux, pêches de vigne, mûres: 80% des fruits proviennent de vergers genevois, à l'exception des framboises, des abricots et des poires William. Sur les 900 clients de la distillerie, environ 600 par an font transformer leurs fruits en eau-de-vie. Nicolas Bloch fait fermenter une seule variété de fruits à la fois pour obtenir un "produit très pur qui exprime sa typicité, son arôme." Mais Nicolas Bloch a aussi voulu dynamiser l'activité en produisant ses propres breuvages. Il pense atteindre quelque 2000 litres cette année, contre 1000 en 2015. "Face à la baisse de la consommation d'alcool, l'idée de terroir fonctionne bien, explique-t-il. Je cherche à encourager les trentenaires à boire une eau-de-vie locale plutôt qu'une vodka produite à grande échelle", confie-t-il à Abigail Zoppetti (Keystone-ATS), auteur du reportage.
Le trentenaire veut aussi valoriser les variétés anciennes négligées. "Elles se conservent mal, mais elles sont très bonnes transformées." Dans le cadre d'un projet avec le WWF et l'association Rétropomme, cent fruitiers anciens seront plantés sur une parcelle voisine appartenant au canton. "La distillerie constitue une plate-forme idéale pour discuter de politique agricole", note-t-il.
Produire à échelle humaine pour une distribution locale est une philosophie que partage également la Brasserie du Virage. Créée par cinq amis en 2015, cette microbrasserie occupe un espace de 100 m2 au fond du hangar de la Distillerie de Saconnex-d'Arve. "Après avoir brassé notre propre bière en amateur pendant une dizaine d'années, nous nous sommes dit que nous voulions essayer d'en vivre", raconte Jamal Al-Amine, dans le cliquetis des flacons.
Entre 2015 et 2018, la production de bière a plus que doublé pour atteindre près de 50'000 litres. L'eau provient de Genève, une partie du malt aussi, tandis que le houblon est importé d'Allemagne, de France mais aussi de Nouvelle-Zélande. S'il n'est pas possible d'avoir un produit entièrement local, les clients, des cavistes et de plus en plus de restaurateurs, se situent surtout à Genève.
La brasserie produit cinq bières principales, "pas trop fortes en alcool et qui se boivent facilement avec un repas. On fait les bières qu'on aime." Même si leurs salaires sont encore bas, les cinq jeunes trentenaires de la Brasserie du Virage apprécient une organisation du travail horizontale "où tout le monde fait tout".
Auteur : ATS/AGIR
