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Genève et la France main dans la main pour renaturer le Foron
15.05.2025 – Les autorités genevoises et françaises ont célébré jeudi la dernière étape de la renaturation du Foron, une rivière qui marque 8 kilomètres de frontière entre les deux territoires. Au total, 4,5 hectares de surface, soit l'équivalent de sept terrains de football, seront dédiés à la nature.
"Il a fallu abattre des arbres, mais près de 15'000 végétaux seront plantés", a expliqué jeudi à Gaillard (F) sur le chantier de renaturation Francis Delavy, chargé de projets à l'Office cantonal de l'eau. Une forêt alluviale sera créée sur 750 mètres. Et près de 800 kilos de graines sont prévus pour une prairie fleurie.
En attendant que la nature reprenne ses droits, ce vaste périmètre situé en amont du Pont de Sierne parait très vide. Le Foron coule au milieu d'un terrain aplani où les engins de chantier s'activent encore. La rivière se jette ensuite dans l'Arve.
Le nouvel espace vise à favoriser le développement de la biodiversité et la libre circulation de la faune aquatique et terrestre, notamment celle des castors qui se plaisent dans le Foron. La renaturation a aussi été dictée par la gestion des inondations, qui ont fragilisé l'activité de maraîchage qui existait à cet endroit.
Financement partagé
D'ici 2026, une passerelle de 46 mètres de portant reliera les berges afin de permettre la continuité des itinéraires de promenade. Un parc est également prévu côté français. Débutés en février, ces travaux d'envergure pour rendre cette rivière "méandriforme" à la nature bénéficient d'un investissement de 4,46 millions d'euros, répartis à parts égales entre la Suisse et la France.
Un tronçon du Foron entre Puplinge (GE), Ambilly (F) et Ville-la-Grand (F) avait déjà été renaturée en 2022. Sur les 8 kilomètres transfrontaliers du Foron, 2,5 kilomètres ne pourront toutefois pas être renaturés en raison de contraintes trop importantes liées à du bâti, a souligné M.Delavy.
Convention renouvelée
Soulignant l'importance de la coopération transfrontalière pour la gestion de l'eau, les autorités françaises et genevoises ont également signé jeudi une nouvelle convention sur la nappe souterraine du Genevois. Cette dernière participe à près de 20% de l'alimentation en eau potable des habitants de la région franco-genevoise.
Signé en 1978, cet accord a été renouvelé une première fois en 2008. Il fixe une gouvernance partagée tout en réglant les modalités de prélèvement, de suivi et de financement de la nappe du Genevois. "L'eau ne connaît pas de frontière, c'est à nous de nous adapter", a relevé le conseiller d'Etat en charge du territoire Antonio Hodgers.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)
