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Interdiction du glyphosate en Suisse
09.05.2018 – Pas de raison d'interdire l’herbicide dans notre pays, estime le Conseil fédéral.
(ATS/AGIR) - Le Conseil fédéral ne voit toujours pas de raison d'interdire le glyphosate en Suisse. Les concentrations mesurées sont si faibles qu'elles ne présentent pas de danger pour la santé du consommateur, selon lui. Le gouvernement a adopté aujourd’hui un rapport sur les effets du glyphosate, établi par l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) en réponse à un postulat de la commission de la science du Conseil national. En novembre, il avait déjà rejeté une motion du groupe des Verts exigeant son interdiction jusqu'en 2022 au moins.
L’OSAV a examiné 243 échantillons de denrées alimentaires prélevés dans le commerce de détail en Suisse. Son étude confirme les conclusions des nombreuses évaluations de risques menées depuis 2015 par des organismes internationaux, précise le Conseil fédéral. Soixante pour cent des échantillons étaient exempts de glyphosate. Les prélèvements restants en contenaient dans des concentrations très faibles et inférieures à la limite maximale admise. Ils ne présentent pas de risque de cancer et aucune mesure ne s'impose donc sous l'angle sanitaire, écrit le Conseil fédéral.
Les résidus seraient dangereux pour la santé si l'on consommait 72 kilos de pâtes, 655 kilos de pain, 10 kilos de pois chiches ou 1600 litres de vin par personne et par jour, selon l'OSAV. Actuellement, 70 produits contenant du glyphosate sont autorisés en Suisse. Ils ne peuvent pas être utilisés dans les champs justes avant la récolte. En autorisant l'utilisation du glyphosate, le Conseil fédéral rejoint l'avis de l'Union européenne. En novembre dernier, les Etats membres de l'UE ont prolongé leur autorisation de cinq ans.
Le glyphosate est classé "cancérogène probable" par le Centre international de recherche sur le cancer, un organe de l'OMS. Pour ses adversaires, le principe de précaution devrait prévaloir, mais les herbicides concernés représentent un marché d'environ un milliard d'euros et la substance active est plébiscitée par les agriculteurs pour son efficacité et son faible coût.
Auteur : ATS/AGIR
