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La canicule stresse la faune piscicole
07.07.2025 – Les cours d'eau suisses ont connu une forte augmentation de leur température ces deux dernières semaines. Afin de préserver la faune piscicole, plusieurs mesures préventives sont envisageables.
Plusieurs dizaines de poissons ont été retrouvés morts dans un ruisseau près de Weinfelden ce jeudi. La macabre découverte met en lumière la vulnérabilité de petits affluents face aux épisodes caniculaires tel que celui qui frappe la Suisse depuis deux semaines.
L'impact est plus limité dans les lacs, où les poissons peuvent descendre en profondeur pour se rafraîchir, note la Fédération Suisse de Pêche (FSP), interrogée par Keystone-ATS. Si la canicule n'a pas d'effets à court terme pour les populations piscicoles dans ces grandes étendues d'eau, elle modifie les équilibres naturels.
Mais plus la masse aqueuse est restreinte et exposée au soleil, plus les populations de poissons sont à risque. De fait, plus la température augmente, plus l'oxygénation de l'eau se fait difficile.
Les différentes espèces de poissons réagissent différemment face à la hausse des températures. Les truites ou l'ombre sont très sensibles à la chaleur, tandis que d'autres comme les silures et anguilles sont plus résistantes.
Des mesures pour contenir le phénomène
Dans le bassin du Doubs, l'Office de l'Environnement du Canton du Jura indique à Keystone-ATS que d'autres mesures peuvent encore être envisagées, telles que des creusements dans le lit de la rivière afin de former des fosses fraîches. Les poissons peuvent alors s'y réfugier lors d'épisodes de canicule.
Pour ce faire, l'Etat jurassien a inventorié les sources d'eau froides du sol karstique du Doubs afin de déterminer les endroits les plus propices à accueillir ces aménagements. D'autres actions ponctuelles peuvent être mises en oeuvre par les pouvoirs publics, comme les interdictions de navigations, de pêche, voire de baignade afin de limiter le stress auprès des populations de poissons. La prévention dans les sites naturels reste néanmoins la solution privilégiée.
Le pire peut être à venir
Malgré les fortes températures, la FSP n'a pas encore relevé de signes de surmortalité. Mais l'été est encore long, et comme le souligne David Bittner, administrateur de la FSP, les températures moyennes les plus élevées sont attendues en août. L'organisation évoque également l'installation de bois mort au fond des cours d'eau, qui permet de limiter la hausse des températures, contrairement à un revêtement minéral.
Si des mesures peuvent être prises pour minimiser l'impact des fortes chaleurs, la source des menaces pour les poissons d'eau douce est multifactorielle. Risque de sécheresse, appauvrissement des sources de nourriture, pompages et pollutions diverses sont autant d'épées de Damoclès au-dessus de la faune.
Pour David Bittner, la législation sur la protection des eaux doit être intégralement mise en oeuvre pour obtenir des progrès significatifs dans la protection des poissons.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)
