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Libre-échange
08.12.2017 – L'UE finalise un accord commercial avec le Japon.
(ATS/AGIR) - Bruxelles et Tokyo ont finalisé aujourd’hui l'accord commercial qu'ils négocient depuis 2013 juste avant une réunion au sommet de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC). "La finalisation des négociations démontre la forte volonté politique du Japon et de l'UE de continuer à hisser haut le drapeau du libre-échange", se sont félicités le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et le Premier ministre japonais Shinzo Abe dans un communiqué commun. "L'UE et le Japon s'engagent à faire fonctionner l'économie mondiale sur la base de marchés libres, ouverts et équitables (...) valorisant pleinement nos valeurs, combattant la tentation du protectionnisme", ont souligné les deux hommes, qui se sont téléphoné dans la matinée. Ce discours vise tout particulièrement le président américain Donald Trump, dont la politique protectionniste et la remise en cause des règles commerciales multilatérales de l'OMC inquiètent ses partenaires. Dès son arrivée au pouvoir en janvier, le président américain avait retiré son pays du Traité transPacifique (TPP) signé avec 11 pays de la région Asie-Pacifique, dont le Japon, la troisième puissance économique mondiale. Les Japonais s'étaient alors recentrés sur les négociations avec l'UE. L'accord doit maintenant être soumis aux Etats membres et au Parlement européen en vue d'une entrée en vigueur en 2019. Les négociations sur le JEFTA (Japan-EU free trade agreement) avaient été lancées en mars 2013 dans une quasi-indifférence, contrairement aux accords négociés par l'UE avec le Canada (CETA) ou les Etats-Unis (TTIP/TAFTA). Il a fallu attendre l'intensification des pourparlers en 2017 pour que des voix s'élèvent, comme celle notamment de l'ONG Greenpeace, qui a dénoncé des discussions menées "derrière des portes closes". Côté européen, l'accord supprime les droits de douane pour presque tous les produits alimentaires, mais parfois après une période transitoire. Les deux parties sont aussi parvenues à un compromis sur la question sensible des produits laitiers, et notamment des fromages importés des pays de l'UE, sur lesquels les lourdes taxes japonaises vont progressivement être réduites. Les Japonais obtiennent de leur côté un libre accès au marché européen pour leur industrie automobile, mais seulement à l'issue d'une période de transition de plusieurs années.
Auteur : ATS/AGIR
