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Malgré le "coup de massue" des surtaxes, Berne refuse l'escalade
07.08.2025 – "La Suisse a reçu un coup de massue, mais d'autres Etats ont reçu aussi des nouvelles désagréables, c'est la façon de travailler aux Etats-Unis et il faudra s'y faire", a dit Guy Parmelin jeudi après la surtaxe douanière de 39% imposée par Donald Trump. Le Conseil fédéral ne prévoit pas de mesures de rétorsion et concède sa déception.
"Nous avons présenté une offre améliorée", a déclaré la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter. Pas question, a-t-elle assuré, de remettre en question l'achat des avions américains F-35. "La Suisse a de toute façon un mandat pour acheter des biens d'armements."
Mme Keller-Sutter et M. Parmelin ont assuré que les entreprises suisses concernées avaient toute leur attention. Outre l'allongement à 24 mois des indemnités pour le chômage partiel, il convient d'améliorer les conditions-cadre là où c'est possible, par exemple en allégeant les charges administratives, a précisé M. Parmelin.
Mauvais timing
"Nous sommes allés à Washington en équipe, solidaires, avec le soutien des milieux économiques", a souligné M. Parmelin. "C'est un peu malheureux mais le déficit commercial américain de 40 milliards face à la Suisse a été calculé sur 2024. Environ 11 milliards sur les 40 milliards de l'excédent commercial suisse ont été réalisés avec le commerce de l'or l'an dernier, celui-ci ayant augmenté en anticipation de ces taxes", a-t-elle indiqué.
"Nous avons déjà traversé des situations assez difficiles et la Suisse a pu en sortir renforcée. Parfois une pression est nécessaire", a ajouté Mme Keller-Sutter. Tout en reconnaissant que l'issue des pourparlers constituait "une déception" mais qu'il convenait d'aller de l'avant. "On est toujours plus intelligent après", a complété le ministre de l'Economie.
Les branches les plus touchées seront l'horlogerie, les machines, les appareils médicaux et certains produits alimentaires, a-t-il précisé.
Les Etats-Unis ont estimé que le chemin parcouru par la Suisse n'était pas suffisant en matière de compensations (de l'excédent budgétaire suisse). "C'est extrêmement douloureux", a-t-il reconnu.
Par ailleurs, "il faut voir les rapports de force. La Suisse et son économie n'ont pas intérêt à prendre des mesures de rétorsion, la Suisse est un pays d'exportation", selon le chef du Département fédéral de l'économie. "Nous voulons aussi rester un partenaire fiable et garder nos valeurs", a complété la présidente.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)
