Main Content
Marché-Concours 2018 de Saignelégier (JU)
31.05.2018 – Une vidéo, qui a suscité l'ire sur les réseaux sociaux, a eu raison de la présence d'un attelage de poulains lors du cortège du Marché-Concours.
(ATS/AGIR) - Après l'émoi provoqué par une vidéo montrant des poulains apparemment apeurés dans un exercice d'attelage qui n'est pas prévu pour leur âge, le comité de la manifestation a décidé, par souci d'apaisement, de faire l’impasse sur l'attelage de quatre poulains lors du cortège du dimanche.
La Protection suisse des animaux estime pour sa part que la loi pouvait être enfreinte vu que les poulains étaient mis en situation de maltraitance en exécutant une tâche qui dépasse leurs capacités. L'affaire est même remontée au Haras fédéral, sollicité par diverses parties. Et le Haras de constater, dans un rapport, que du stress et de la peur sont clairement identifiables chez les poulains filmés. La contrainte psychique imposée était indubitablement élevée, poursuit le Haras dans son rapport. Le Centre de compétence fédéral pour les équidés désapprouve cette pratique: "l'utilisation de si jeunes chevaux à l'attelage lors d'une manifestation et en l'absence de leur mère ne nous semble pas appropriée ni justifiable", écrit-il dans son rapport.
Face à une telle levée de boucliers, le comité du Marché-Concours a donc décidé de renoncer provisoirement cet attelage, une spécialité de la manifestation depuis des décennies. Mais au micro de la radio régionale RFJ, le président du Marché-Concours Gérard Queloz tient à nuancer. La vidéo, tournée lors de la précédente édition, selon ses auteurs, "montre des poulains un peu stressés qui ne se laissent pas atteler du premier coup", reconnaît Gérard Queloz. Mais une telle attitude n'est pas propre aux poulains, les adultes ne se laissent parfois pas non plus atteler facilement, relativise-t-il. Même réaction chez un éleveur expérimenté il y a quelques jours dans 24 Heures et La Tribune de Genève. "Si cette tradition tombe, ça va beaucoup trop loin", s'insurge Jean-Louis Beuret. "Ces poulains sont éloignés de leur mère pendant une heure ou deux; ils peuvent le supporter. Ils sont même heureux car on prend soin davantage d'eux", ajoute-t-il.
Auteur : ATS/AGIR
