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Modèle de lombricompostage dans un immeuble à Genève
06.09.2018 – Depuis plus d'un an, des milliers de vers de terre épurent les eaux usées d'un immeuble de la coopérative Equilibre.
(ATS/AGIR) - Le système a fait ses preuves, même si quelques améliorations peuvent être apportées à cette expérience pionnière. "La première réussite, c'est que les vers sont toujours là", s'exclame Stéphane Fuchs, responsable du bureau d'architecture ATBA qui a construit l'immeuble de six étages du 7 rue Soubeyran. "Depuis février 2017, nous n'avons pas rajouté un seul lombric. Pourtant, un ver de terre, c'est très fragile. Il ne supporte pas les variations du degré d'acidité induites par des produits de nettoyage très corrosifs", explique l'architecte. D'une cinquantaine de kilos au départ, les lombrics sont désormais entre 300 et 400 kg à se repaître des matières fécales produites par la centaine d'habitants, soit 600 kg en un mois. Sans compter les milliers de litres d'urine. "A ma connaissance, un modèle de lombricompostage de cette dimension est unique au monde", souligne le "père" du projet, le biologiste vaudois Philippe Morier-Genoud.
Dans le jardin, la STEP se présente sous forme d'une grande terrasse en bois, sous laquelle des filtres sont installés. Deux d'entre eux traitent les eaux grises de la douche, vaisselle ou machine à laver. Un troisième, de 8 mètres de diamètre, récolte les eaux noires issues des toilettes. C'est là que vivent les lombrics, cachés sous la paille. Aidés par divers micro-organismes, les vers de terre transforment la matière fécale en eau, en gaz carbonique et en minéraux. "Rien n'est nouveau, tout est inventé par la nature", explique Philippe Morier-Genoud. "Sur les pâturages, des bouses de vaches sont digérées par la faune du sol et nous trouvons l'eau propre à la source qui sort au pied de la montagne". Les eaux passent ensuite dans une citerne de 26'000 litres, avant d'être récupérées pour les toilettes et l'arrosage. Elles ne sont pas encore réinjectées dans le potager, en attendant que leur teneur en bactéries et micropolluants soit connue. Le système ne demande que peu d'entretien, environ une heure et demie par mois, détaille Stéphane Fuchs. Il s'agit notamment de répartir à la fourche la paille qui couvre les filtres. Environ 40 bottes sont rajoutées par année. Bref, pour Philippe Morier-Genoud, le bilan pour un tel système en milieu urbain est très positif.
Auteur : ATS/AGIR
