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Moscou dit non aux patates européennes
13.11.2014 – La Russie achète cependant des plants pour dynamiser sa propre production.
(ATS/AGIR) - Avant même la décision, cet été, d'imposer un embargo sur la plupart des produits agroalimentaires de l'Union européenne (UE), Moscou avait stoppé ses importations de patates européennes dès janvier 2013. "En raison d'importations de produits infectés", selon Alexeï Krassilnikov, directeur de l'Union des producteurs de pomme de terre. Un prétexte "fallacieux" pour Patrick Trillon, président du Comité national interprofessionnel de la pomme de terre (CNIPT), en France. Selon lui, l'Union européenne exportait chaque année 272'000 tonnes de pommes de terre vers la Russie avant l'embargo. Les Pays-Bas sont de loin le premier fournisseur de plants de la Russie, devant l'Allemagne et très loin devant la France. Ils ont pu exporter pour la saison 2013/2014 un peu plus de 10'000 tonnes de plants vers la Russie, selon l'Organisation néerlandaise pour le secteur de la pomme de terre (NAO). "Nous faisons tout en ce moment pour bénéficier d'une nouvelle exception pour la saison 2014/2015 et je pense qu'il y a de bonnes chances de l'obtenir car les Russes ont besoin de plants sains pour débuter leur production", a expliqué Jan Gottschall, porte-parole de la NAO. La stratégie russe, soumise à des intérêts géopolitiques décidés dans l'urgence et non à une politique de long terme, reste malgré tout soumise à caution. Elle pourrait surtout coûter cher à Moscou: fin août, le ministère russe de l'Agriculture estimait que le secteur agroalimentaire aurait besoin de 13 milliards d'euros de fonds publics d'ici à 2020 pour compenser les effets de l'embargo.
Auteur : ATS/AGIR
