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Naufrage du Sanchi et marée noir en mer de Chine
22.01.2018 – Les pêcheurs chinois les plus proches du lieu de l'accident semblent résignés "vu qu'il n'y a plus beaucoup de poissons dans la région de toute façon"…
(ATS/AGIR) - La marée noire provoquée par le naufrage d'un pétrolier iranien entre la Chine et le Japon s'étend rapidement. La nappe d'hydrocarbures a triplé de taille en l'espace de quatre jours, selon des chiffres du gouvernement chinois. Des images prises par satellite ont permis de détecter trois nappes s'étalant au total sur 332 km2, a indiqué dimanche soir dans un communiqué l'Administration nationale des océans. Celle-ci avait fait état, mercredi, d'une marée noire de 101 km2. Le Sanchi transportait, au moment de la collision, 111'000 tonnes de condensats, selon le ministère des Transports qui avait initialement évoqué le chiffre de 136'000 tonnes. En plus de sa cargaison, le Sanchi, qui battait pavillon panaméen, pouvait transporter environ 1000 tonnes de diesel lourd pour faire tourner ses machines. Il a sombré le 14 janvier après avoir brûlé pendant une semaine à la suite d'une collision avec un cargo à environ 300 kilomètres à l'est de Shanghai. Trente-deux marins, dont 30 Iraniens et deux Bangladais, ont péri dans la catastrophe. Seuls trois corps ont été récupérés. La marée noire se déplace vers le nord en raison des vents et des courants marins, avait annoncé la semaine dernière l'administration océanique. Elle menace potentiellement les côtes sud-coréennes et japonaises. La zone touchée est considérée comme importante pour la reproduction de certaines espèces de poissons, de crustacés et de calamars, selon Greenpeace. Elle se trouve aussi sur le passage de nombreux cétacés migrateurs comme la baleine grise ou la baleine à bosse. Mais les pêcheurs chinois les plus proches du lieu de l'accident semblent résignés "vu qu'il n'y a plus beaucoup de poissons dans la région de toute façon", comme l'explique à l'AFP Wang Junding, un pêcheur de l'île de Zhoushan, au sud-est de Shanghai. "Notre ressource est déjà en cours d'assèchement", observe-t-il. Et d'ajouter que les pêcheurs de sa région ont pris l'habitude de jeter leurs filets plus au nord, vers la Corée. Selon Richard Steiner, un spécialiste des marées noires basé en Alaska, le niveau de pollution de la mer de Chine est tel que le naufrage du bateau iranien ne change malheureusement guère la donne. "A chaque jour qui passe, beaucoup plus de pollution arrive en mer de Chine orientale en provenance du Yangtsé et des autres fleuves que ce que ne représente la marée noire du Sanchi", indique-t-il à l'AFP. "A plus long terme, la vraie question pour la Chine est d'arriver à nettoyer cet environnement horriblement pollué", affirme Richard Steiner.
Auteur : ATS/AGIR
