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Pesticides: les Vert-e-s pointent du doigt le lobby agricole
26.11.2025 – Les Vert-e-s critiquent le refus du ministre de l'environnement Albert Rösti de fixer une valeur-limite pour trois substances pesticides "très toxiques", dans le cadre de l'ordonnance sur la protection des eaux. Le parti écologiste demande de faire "toute la lumière sur l'influence du lobby agricole".
Pour les Vert-e-s, il est prouvé que ces substances (deltaméthrine, foramsulfuron, lambda-cyhalothrine) polluent l'eau potable, sont cancérogènes, voire fatales pour des organismes aquatiques. Dans une réaction au projet du Conseil fédéral publié mercredi, ils jugent les eaux suisses insuffisamment protégées.
"Ce projet montre à quel point Albert Rösti ignore autant les faits scientifiquement établis que le principe de précaution. Plus de la moitié des cours d?eau analysés dépassent déjà les valeurs-limites en pesticides", critique le parti. "Cela est d'autant plus inquiétant pour notre démocratie que la loi sur la protection des eaux prescrit de définir des valeurs-limites pour les substances dont la dangerosité est avérée", ajoute-t-il.
Les écologistes pointent par ailleurs le rôle de l'Union suisse des paysans (USP), qui aurait été consultée avant tout le monde. Selon eux, le projet suit en effet les recommandations de la faîtière, qui veut à tout prix éviter de telles limites. "Plaire au lobby agricole semble manifestement plus important à Albert Rösti que de protéger notre eau" assène le conseiller national Christophe Clivaz (VS).
L'USP se défend
Dans une prise de position transmise à Keystone-ATS, l'USP souligne "qu'il est normal, pour une question nous concernant directement, que nous soyons consultés". Elle précise ne pas exiger l'absence de valeur limite pour les substances en question, qui doivent, comme tous les pesticides, respecter une valeur de 0,1 microgramme.
Les nouvelles exigences de qualité proposées par l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) représenteraient toutefois un durcissement de 100 à 1000 fois supérieur et auraient pour conséquence, dans la pratique, que ces produits ne pourraient plus être utilisés, argumente l'USP. "Comme il n'existe aucune alternative à ces substances actives, les répercussions sur la production alimentaire seraient considérables".
La faîtière souligne par ailleurs que l'agriculture est en bonne voie pour respecter la trajectoire de réduction des produits phytosanitaires décidée par le Parlement. "Cependant, les mesures mises en oeuvre, ainsi que les interdictions, ont désormais pour conséquence que de nombreuses cultures ne peuvent plus être protégées correctement, voire plus du tout".
Selon l'USP, la protection des cultures est gravement menacée et donc leur production également. "Par conséquent, de nouvelles restrictions ne peuvent être mises en ½uvre que si elles ne nuisent pas davantage à la protection des cultures", conclut l'organisation.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)
