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Production d’alcool dans le Grand Est (F)
04.12.2017 – Les distillateurs abandonnent peu à peu les eaux-de-vie de fruits au profit du whisky.
(ATS/AGIR) - Kirsch, quetsche, mirabelle…, les eaux-de-vie de fruits ont longtemps fait la réputation des alcools du Grand Est. Mais en Alsace, six distilleries historiques misent désormais sur le whisky, spiritueux bénéficiant depuis 2015 d'une indication géographique (IG). "On avait toutes les cartes en main: les alambics, les fûts de chêne, l'eau des Vosges et le malt d'orge de la brasserie voisine. Il suffisait de se lancer", explique Jean Metzger, responsable depuis 2001 du développement de la distillerie Bertrand à Uberach, dans le Bas-Rhin. "Aujourd'hui, un client sur trois achète du whisky", affirme Jean Metzger qui confie avoir "mis en pause" sa production d'eau-de-vie de fruits. "On peut parler d'un transfert de compétence réussie", déclare Philippe Jugé, directeur de la Fédération du Whisky de France. L'Alsace, à la fois "terre historique de brassage" et productrice d'alcools de fruits, "dont la distillation est très délicate", avait tout pour devenir "une région pionnière du whisky français" avec la Bretagne, ajoute-t-il. Une dizaine de producteurs d'eaux-de-vie de fruits se sont lancés sur ce créneau en Alsace. "La demande et les ventes sont en progression constante", se réjouit Régis Syda, président du syndicat des distillateurs et liquoristes d'Alsace. "Les volumes de production sont loin d'atteindre ce qui peut se faire en Irlande ou en Écosse, on est dans l'artisanat, mais l'appellation whisky d'Alsace séduit, même à l'international", affirme-t-il. Depuis 2015, le territoire s'est doté d'une indication géographique pour mettre en avant son savoir-faire. Le whisky d'Alsace doit être issu d'orge malté, concassé, brassé, distillé et vieilli dans la région. Son édulcoration ou caramélisation n'est pas autorisée, contrairement aux autres whiskys dans le monde. Bref, Jean Metzger affiche son optimisme quant à la capacité du whisky français à se faire une place auprès des géants japonais et écossais.
Auteur : ATS/AGIR
