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Produits monastiques
23.10.2017 – Les abbayes et monastères sont de véritables petites entreprises, selon une thèse récente de Marie-Catherine Paquier.
(ATS/AGIR) - Pour faire vivre leur communauté et entretenir les bâtiments, de nombreux monastères et abbayes doivent gérer de véritables entreprises, dont les produits sont recherchés pour leur "authenticité". Des grands classiques comme les biscuits, confitures et miels, mais aussi des compléments alimentaires, des préparations sans gluten, des légumes bio..., plusieurs centaines de communautés contemplatives vendent produits ou services aux particuliers. Fondée en 649, l'abbaye bénédictine de Saint-Wandrille, en Normandie, a par exemple ressuscité en 2016 la production d'une bière monastique. En moins d'un an, la communauté a vendu plus de 100'000 bouteilles, dont plus de la moitié sur place. Certaines abbayes affichent de grandes performances, comme la Grande Chartreuse dans les Alpes françaises qui annonce près de 17 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2015. Pour fabriquer la célèbre chartreuse, une liqueur composée de 130 plantes, elle emploie 58 laïcs dans son usine de Voiron, près de Grenoble. Tout aussi florissante, l'abbaye cistercienne de Lérins au sud-est de la France contrôle la liaison maritime entre le port de Cannes et l'île Saint-Honorat en Méditerranée, gère un restaurant gastronomique et cultive un petit vignoble pour ses cuvées. En Allemagne, le marché des produits monastiques est au moins aussi développé qu'en France. L'abbaye bénédictine de Maria Laach en Rhénanie-Palatinat à l'ouest du pays gère par exemple un hôtel quatre étoiles doté d'un spa et de deux restaurants gastronomiques. En Angleterre, il est moindre mais les boutiques proposant ces produits sont tout aussi nombreuses. L'immense majorité des communautés a cependant des productions modestes car la place du travail reste très limitée, relève Marie-Catherine Paquier, auteure d'une thèse sur l'achat de produits monastiques.
Auteur : ATS/AGIR
