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Recherche: domestication des animaux
16.03.2018 – Selon une étude menée sur des souris, la domestication a une influence sur le comportement mais aussi sur l’apparence physique des animaux.
(ATS/AGIR) - Au cours des 15'000 dernières années, l'être humain a domestiqué différents animaux sauvages, sélectionnant les individus particulièrement dociles, indique aujourd’hui l'Université de Zurich (UZH) dans un communiqué. La domestication modifie non seulement le comportement mais également l'apparence des animaux. C'est ce que confirme une étude des chercheurs zurichois menée sur des souris domestiques. Lapins, chiens et porcs ont par exemple acquis des taches blanches sur leur pelage. Ils ont en outre les oreilles pendantes, un cerveau plus petit et le museau plus court que leurs congénères sauvages. Ce "syndrome de domestication" est apparu de manière concordante chez diverses espèces. Il a aussi été confirmé chez des renards. L'équipe d'Anna Lindholm, de l'Institut de biologie de l'évolution et des sciences de l'environnement de l'UZH, a étudié le phénomène chez la souris domestique (Mus musculus domesticus). La chercheuse suit depuis quinze ans une population de souris qui vit dans une grange près de Zurich. Là aussi, elle a constaté en l'espace d'une décennie une modification du phénotype, avec des taches blanches ainsi qu'un crâne et un museau plus courts, cela par simple proximité avec les humains, sans aucune sélection intentionnelle. Ainsi qu'ils le rapportent dans la revue britannique Royal Society Open Science, les scientifiques se sont contentés d'approvisionner régulièrement les rongeurs en eau et en nourriture. Ceux-ci ont perdu peu à peu leur crainte de l'homme. Ces travaux aident à comprendre comment la souris s'est auto-domestiquée il y a environ 15'000 ans, vivant à proximité des humains et se nourrissant de leurs déchets et provisions. Les chercheurs partent du principe que la domestication du loup s'est faite aussi sans sélection active, du moins au début. Des individus moins craintifs et plus dociles se seraient simplement rapprochés des humains par commodité.
A l'origine des changements physiques, on trouve un petit groupe de cellules souches apparaissant à un stade précoce de l'embryon, la crête neurale. Ces cellules donnent naissance au cartilage de l'oreille, à une grande partie du squelette facial, à la dentine ainsi qu'aux pigments de la peau. Mais elles sont également responsables de la formation des glandes surrénales, dans lesquelles sont produites les hormones de stress. La sélection d'individus moins craintifs engendre par conséquent des surrénales plus petites et moins actives. Les modifications physiques vont donc de pair avec le comportement plus docile, conclut l'UZH dans un communiqué.
Auteur : ATS/AGIR
