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Résistance aux antibiotiques
30.11.2017 – Elle pourrait avoir été causée par l'administration de pénicilline au bétail dans les années 1950, selon une étude.
(ATS/AGIR) - La résistance des bactéries à l'un des antibiotiques les plus courants, l'ampicilline, est antérieure à son utilisation chez l'homme, selon une étude publiée aujourd’hui. L'ampicilline, une pénicilline de synthèse, a été commercialisée en Europe en 1961. Or, les premières épidémies provoquées par des bactéries résistantes à cet antibiotique ont été observées chez l'homme peu de temps après, à partir de 1962. Intrigués par ce délai très court, un groupe de chercheurs français ont découvert "que des bactéries possédant des gènes capables de transmettre la résistance à l'ampicilline sont, en fait, apparues, de façon inattendue, dès la fin des années 1950", explique l'institut Pasteur dans un communiqué. "Les résidus d'antibiotiques dans les environnements agricoles des années 1950, tels que le fumier, la terre et les eaux, ont pu avoir un impact bien supérieur à ce que l'on pensait sur la propagation de la résistance à l'ampicilline", estime le docteur François-Xavier Weill, de l'institut Pasteur, qui a dirigé ces recherches. Leur résultat est paru dans la revue spécialisée The Lancet Infectious Diseases. "Il est urgent de réévaluer l'usage des antibiotiques chez l'animal", poursuit le docteur Weill, qui prône "une veille étroite des résistances bactériennes, à la fois chez l'homme et chez l'animal, et cela, à l'échelle mondiale". Au début novembre, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a exhorté les éleveurs à ne plus du tout utiliser d'antibiotiques sur les animaux sains, afin de prévenir la propagation de la résistance à ces médicaments.
Auteur : ATS/AGIR
