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Russie: conséquences de l’embargo alimentaire
21.08.2014 – Remplacer les saumons norvégiens, les pommes polonaises ou les poulets américains par la production nationale s'annonce long et coûteux et Moscou devra trouver en attendant d'autres fournisseurs.
(ATS/AGIR) - La décision de suspendre la plupart des produits alimentaires des pays ayant sanctionné Moscou en raison de la crise ukrainienne a provoqué un choc en Russie. Les importations couvrent jusqu'à 30% de la consommation de certains produits. Les experts prédisent une envolée des prix due à la baisse de l'offre, que les autorités ont promis de combattre en surveillant de près les distributeurs. Selon le Premier ministre Dmitri Medvedev cet embargo va cependant "secouer le marché" et redonner une place aux agriculteurs russes. Le ministre de l'Agriculture Nikolai Fiodorov a estimé mercredi que les pouvoirs publics devraient débourser plusieurs milliards d'euros dès cette année pour aider les agriculteurs à augmenter leur production, et à moyen terme plus de deux milliards d'euros par an.
"Pour augmenter radicalement la production, il faut de l'argent pour moderniser l'agriculture, surtout pour le secteur laitier", prévient Natalia Chagaïda, directrice du Centre de politique agroalimentaire. "Pour les légumes, on peut espérer des résultats l'année prochaine, pour le lait dans deux ans, mais pas avant cinq ans pour le reste", ajoute cette experte. "On ne pourra pas tout changer en un an, mais on peut lancer des programmes à long terme de développement du secteur", juge Artiom Belov, directeur de l'Union laitière nationale. "Notre problème, c'est le manque de matières premières, c'est-à-dire de lait non transformé", explique-t-il. Il faudra selon lui "au moins trois ans" pour produire assez de lait pour le pays, et 7 à 10 ans pour rentabiliser les investissements nécessaires. En attendant, la Russie devrait pouvoir se fournir en Serbie, Nouvelle-Zélande, Suisse ou encore Argentine, estime Artiom Belov.
Auteur : ATS/AGIR
