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Salon de l'Agriculture à Paris
26.02.2018 – Le président Macron rencontre les agriculteurs.
(ATS/AGIR) - Le glyphosate, le Mercosur, la PAC: Emmanuel Macron a répondu samedi à une foule d'interpellations, parfois agitées, lors de l'inauguration du salon de l'Agriculture à Paris. Le président français a été sifflé à plusieurs reprises sur son parcours par des membres du syndicat des Jeunes agriculteurs. Il a alors bifurqué pour aller parler "droit dans les yeux" à ses contempteurs, des céréaliers qui protestaient contre la fin du glyphosate et contre le projet d'accord de libre-échange UE/Mercosur. "Je vous engueule parce que j'aime pas qu'on me siffle derrière; mais après je viens vous voir et on s'explique", leur a-t-il lancé. Avant de leur assurer calmement que "personne ne sera laissé sans solution". Cette visite intervient après des manifestations d'agriculteurs dans tout le pays contre le projet d'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay). Les éleveurs français craignent l'importation en Europe de 70'000 tonnes de viande bovine sud-américaine par an, avec des droits de douane réduits. Ils redoutent une concurrence déloyale de cette viande industrielle produite à très bas coûts et selon des critères sanitaires et de qualité beaucoup moins exigeants qu'en Europe. Emmanuel Macron a ensuite rencontré le commissaire européen à l'Agriculture Phil Hogan: "pour la prochaine Politique agricole commune (PAC), je veux un mécanisme de garantie de prix minimum pour les éleveurs européens. Si on ne fait pas attention, on ne pourra plus choisir, ce sera le marché du prix qui aura décidé pour nous". Les agriculteurs français s'inquiètent de l'avenir de la PAC, dont la France est l'un des principaux bénéficiaires, après le départ du Royaume-Uni. Vendredi à Bruxelles, les dirigeants européens ont constaté leurs divisions sur ce sujet. La présidente du puissant syndicat agricaole FNSEA, Christiane Lambert a salué samedi la "prise de position très ferme" du président français devant les autres chefs d'Etat européens sur le budget de la PAC. Notons que le président avait déjà expliqué jeudi à 700 jeunes agriculteurs reçus à l'Elysée qu'il voulait réorganiser l'agriculture en "filières" pour tenter de garantir sa rentabilité. En 2016, près de 40% des chefs d'exploitation agricoles ont perçu un revenu mensuel négatif ou n'excédant pas 360 euros, selon les dernières statistiques officielles.
Auteur : ATS/AGIR
