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Saumon d’élevage en Norvège
30.10.2017 – Constructions pharaoniques pour produire toujours plus
(ATS/AGIR) - Alors que la demande mondiale de saumon d'élevage ne cesse de croître, la Norvège, avec 1,3 million de tonnes par an, assure déjà plus de la moitié de la production de la planète. "Nous pouvons produire cinq fois plus de poissons d'ici 2050", expose cependant un représentant de la fédération des produits de la mer lors d’une présentation dans la ville de Trondheim. Øyvind André Haram, responsable de l'information de Sjømat Norge, explique à l'AFP que "chaque jour", son pays produit l'équivalent de "14 millions de repas à base de saumon". Mais si la Norvège ne compte pas s’arrêter là, elle doit pour cela relever de sérieux défis environnementaux. "Il y a deux problèmes majeurs dont les autorités sont en train de prendre conscience, la prolifération de poux de mer, un parasite qui oblige à abattre prématurément et massivement les saumons et qui coûte entre 1 et 1,5 milliard d'euros (1,15 et 1,72 milliard de francs) par an à l'industrie, ainsi que les évasions des saumons d'élevage dans la nature", rappelle à l'AFP Julie Døvle Johansen, de l'organisation de protection de l'environnement WWF Norvège. Les saumons de pleine mer risquent alors d'être fragilisés génétiquement par leurs cousins d'élevage si ceux-ci s'échappent de leurs cages immergées en mer et se reproduisent avec eux, selon Julie Døvle Johansen. Pour se libérer de ces contraintes, les géants du secteur ont élaboré des constructions pharaoniques, par exemple un bateau-vivier géant comportant six bassins remplis d'une eau de mer en principe "débarrassée des problèmes de parasites", selon Jean-Pierre Gonda, patron pour la France de Lerøy, deuxième producteur mondial de saumon. Autre projet colossal, la ferme offshore du groupe Salmar, qui accueille des quantités énormes de poissons à l'écart des rivages, depuis cet été. Ces projets inquiètent cependant le WWF qui craint une évasion massive de saumons d'élevage, proportionnelle à la taille de ces nouvelles fermes.
Auteur : ATS/AGIR
