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Ukraine: production de céréales
05.05.2014 – Crise oblige, les céréaliers contraints aux économies
Longtemps considérée comme le grenier à blé de l'Europe, l'Ukraine est suivie avec angoisse ces dernières semaines par la planète agricole. Les agriculteurs ukrainiens, touchés par une crise économique dramatique accentuée par les tensions avec la Russie, se trouvent contraints aux économies. Si le chaos politique a pour l'heure épargné les exportations, ses conséquences économiques dévastatrices (effondrement de la monnaie, crise bancaire) commencent cependant à se faire sentir. En pleine période de semis de printemps, les céréaliers, confrontés à une envolée des prix des produits importés (carburants, semences, engrais, matériel) manquent de trésorerie. En conséquence, le cabinet français Agritel a abaissé nettement en avril ses prévisions de production de maïs et de blé, respectivement à 23,3 millions et 18,3 millions de tonnes, ce qui correspond à des reculs de 18% et 16% par rapport à l'an dernier. "Il y a des soucis de financement de fin de campagne", concède Henri Barnabot, conseiller au ministère ukrainien de l'Agriculture dans le cadre de la coopération avec la France. "90% du financement avait déjà été prévu. Pour les 10% restants, il y aura des contraintes supplémentaires, les entreprises vont avoir des difficultés de trésorerie", poursuit-il. Pour boucler la campagne, les agriculteurs pourraient acheter des semences, et surtout des engrais locaux plutôt que des produits importés, avec pour résultat des rendements moins élevés. Jean-Jacques Hervé, du Crédit Agricole à Kiev, relativise. "Il n'y a pas de problème aujourd'hui sur les semences et sur les engrais qu'il fallait mettre avant les semis. Il pourrait y avoir des problèmes si on a une période très humide et s'il faut racheter des produits phytosanitaires, qui sont presque tous importés et qui ont subi la dévaluation".
Auteur : ATS/AGIR
