Un an après les intempéries, le Val Maggia se remet peu à peu

23.06.2025 – Un an après les intempéries mortelles qui ont dévasté le Val Maggia, des mesures de protection ont été décidées. Elles se traduisent notamment par des aménagements de digues ou des corrections de cours d'eau, des reconstructions de ponts, mais aussi par certaines relocalisations, dont le déplacement de trois exploitations agricoles.

Les intempéries de la nuit du 29 au 30 juin 2024 auront marqué un tournant pour la vallée de la Maggia. Les communes touchées manquent toujours de moyens pour la reconstruction, alors que les mesures de protection prévues ne sont pas encore toutes réalisées. Que se passera-t-il lors d'un prochain orage violent, sachant notamment que la Maggia n'a pas complètement retrouvé son ancien lit?

Interrogé par l'agence de presse Keystone-ATS, le chef du service tessinois des cours d'eau, Laurent Filippini, a déclaré qu'aucune correction importante ne serait apportée au cours d'eau. Les mesures prises sont basées sur des études qui ont permis de définir des zones de danger et d'évaluer les modifications morphologiques dues à l'événement.

Des interventions sont prévues dans quatre zones du haut de la vallée, dont celle de Piano di Peccia, à l'embouchure de la rivière Peccia et du ruisseau Soveneda. Des mesures sont également prévues dans la zone d'habitation de Prato Sornico, où la patinoire a été détruite.

L'école doit également être protégée contre d'éventuelles crues futures. Là où c'est nécessaire, des digues seront érigées en bordure de la zone alluviale ou de la zone inondable, a précisé M. Filippini. Dans la basse vallée de la Lavizza, la rivière sera reprofilée là où c'est nécessaire. Les voies de communication importantes seront protégées par des digues.

Un nouvel équilibre

"L'objectif est de trouver un compromis entre les besoins de reprise des activités dans la vallée et la protection nécessaire contre les dangers", a résumé Laurent Filippini. La vallée doit trouver "un nouvel équilibre".

Les interventions dans la vallée de la Maggia doivent être limitées "au strict nécessaire", a-t-il ajouté. Toutes les mesures doivent être conçues de manière flexible, la seule façon de s'adapter aux évolutions futures.

Ivan Mattei, un des trois paysans dont l'exploitation doit être déplacée, doit démonter sa grande étable et son gîte rural, qui se trouvent dans la zone de danger. La recherche d'un site alternatif s'avère difficile, a-t-il confié à une journaliste de Keystone-ATS.

Alors que son objectif est d'avoir tout reconstruit d'ici deux ans, cet agriculteur de 40 ans qui élevait une cinquantaine de bovins sur 45 hectares de terres, pense, si tout se passe bien, pouvoir acheter un terrain un kilomètre plus bas dans la vallée et construire un nouveau bâtiment. Mais il ignore encore combien
l'assurance paiera.

Sept morts et un disparu

Les intempéries de la nuit du 29 au 30 juin derniers ont fait sept morts dans les vallées de la Maggia et de la Bavona. Une personne est toujours portée disparue. Au total, le gouvernement tessinois chiffre les coûts de reconstruction à plus de 80 millions de francs. La Confédération en prendra à sa charge une partie.

Pour répondre aux besoins des cantons (le Valais avait aussi été touché), le Conseil fédéral a prévu que les coûts restants occasionnés dans les communes fortement touchées soient pris en charge à parts égales par la Confédération et le canton concerné.

Pour Berne, cela représente environ 36 millions de francs. Le cofinancement par les cantons est une condition sine qua non à l'octroi d'une aide supplémentaire de la Confédération.

Espoir dans les Grisons

Dans les Grisons, de violents orages ont également frappé le Val Mesolcina il y a un an, le 21 juin 2024, faisant deux morts et une personne toujours disparue dans le hameau de Sorte. Certains habitants de la zone sinistrée sont revenus à la normale, d'autres espèrent encore rentrer chez eux.

L'inondation a été un événement majeur qui, selon les experts, ne se produit que tous les 100 à 300 ans. La commune de Lostallo, mais aussi celles Mesocco, Soazza, Cama, Grono et Roveredo ont été affectées par la tempête. La rivière Moesa en crue a emporté un tronçon de l'autoroute A13.

Les dernières estimations chiffrent à 82,5 millions de francs la réparation des dégâts. Un an après, la plupart des cours d'eau en crue ont été nettoyés, les berges et les terres agricoles ont été restaurées. Après ces travaux, certains habitants ont pu retrouver une vie normale.

Mais ce n'est pas le cas partout: Sorte se trouve désormais en zone rouge. Personne n'y vit depuis une année. Un retour des habitants dépend de la mise en sécurité du village contre les événements naturels imminents. Un projet est actuellement à l'étude.

Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)