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Une plateforme de décarbonation des produits agricoles suisses
30.09.2025 – Soutenir l'agriculture suisse dans la transition écologique: c'est l'objectif de l'association intercantonale AgroImpact qui a présenté mardi sa plateforme de décarbonation des produits agricoles, qui associe les fermes aux entreprises du secteur alimentaire.
Ce système permet aux agriculteurs de monétiser leurs efforts environnementaux via un système de primes. Celles-ci sont versées par des entreprises qui contribuent ainsi à réduire l'empreinte carbone de leur approvisionnement.
La plateforme est déjà utilisée par plusieurs grands groupes, à savoir Nestlé Suisse, Groupe Minoteries, Sucre Suisse, Florin et Lidl. Du côté des fermes, elles sont actuellement 281 issues de plusieurs cantons (BE, FR, GE, JU, NE, VD) à avoir demandé un bilan carbone complet, et 128 à avoir déjà adopté un plan climatique personnalisé sur 6 ans.
Chambres d'agriculture, scientifiques, ONG et cantons (romands essentiellement pour le moment) participent aussi au projet. Inédite dans le monde, cette plateforme est "le fruit d'une intelligence collective", a affirmé la directrice d'AgroImpact, Aude Jarabo, lors d'une conférence de presse à Daillens (VD).
Vocation nationale
Elle a expliqué que les fermes, après l'établissement de leur bilan carbone, étaient libres de choisir leurs leviers d'actions. L'impact des changements est mesuré et l'agriculteur reçoit une prime "proportionnelle à ses efforts", a-t-elle souligné.
Pour les 128 fermes qui ont déjà adopté un plan d'action, cela représente, sur six ans, 16'104 tonnes de réduction d'équivalents CO2 et près de 4,8 millions de francs de primes générées, a-t-elle précisé. A ce stade, sept produits sont ouverts aux primes: lait d'industrie et de fromagerie, blé, betterave sucrière, tournesol, colza et pommes de terre. D'autres produits viendront s'ajouter à l'avenir.
De même, AgroImpact espère s'étendre à tout le pays. L'association, née fin 2023 en terre vaudoise, a déjà converti les autres cantons romands et commence à le faire de l'autre côté de la Sarine.
"Cercle vertueux"
Présentes à Daillens, les conseillères d'Etat vaudoises Isabelle Moret et Valérie Dittli ont fait l'éloge de cette nouvelle plateforme, évoquant notamment "un cercle vertueux" entre producteurs, industrie alimentaire, distributeurs et consommateurs.
Pour Daniel Imhof, responsable des affaires agricoles chez Nestlé Suisse, AgroImpact est le projet "le plus solide, le plus complet et le plus porteur" jamais réalisé dans le pays pour la transition écologique de l'agriculture. Il a encouragé d'autres entreprises du secteur à rejoindre la plateforme.
Du côté des producteurs, Boris Beuret, président des producteurs suisses de lait, a salué un système "scientifiquement fondé, simple et crédible." Il a relevé que l'agriculture était prête à participer à la transition, mais "à condition d'obtenir une rémunération équitable, issue du marché et non du secteur public."
Des ONG sont aussi partie prenante. A l'image du WWF Suisse, dont le directeur Thomas Vellacott a vanté "une solution concrète". La plateforme permet aux entreprises de l'agro-alimentaire de réduire leurs émissions "là où elles ont une responsabilité directe, soit dans leur chaîne d'approvisionnement", a-t-il dit.
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)
