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Vaud: première grosse attaque du loup en 2025, dix moutons tués
16.04.2025 – Le canton de Vaud a enregistré sa première et grosse attaque du loup en 2025. Dix moutons ont été tués dans la nuit de lundi à mardi à Valeyres-sous-Rances dans le Nord vaudois, ont indiqué mercredi les autorités. Prométerre et Agora tirent la sonnette d'alarme et exigent une régulation immédiate.
Jusqu'ici, les autorités cantonales n'avaient répertorié que des attaques isolées de lynx depuis le 7 janvier, notamment dans le Lavaux et le Chablais, selon le tableau des prédations sur les animaux de rente, régulièrement mis à jour sur le site internet du Canton. La dernière attaque attribuée au loup remontait au 14 novembre 2024.
Pour rappel, l'été dernier, Vaud avait annoncé pour la première fois vouloir éliminer une meute entière de loups. Une demande d'autorisation avait été envoyée mi-août à Berne pour abattre les sept individus de la meute du Mont Tendre. Coupable des trois quarts des attaques dans le Jura vaudois, elle est jugée particulièrement problématique. A ce jour, elle a été réduite à quatre individus, dont le couple reproducteur, selon le suivi cantonal.
D'après son dernier pointage, 29 loups "au minimum" étaient actifs sur l'ensemble du territoire vaudois à la fin 2024. Ils sont répartis en deux meutes vaudoises - Mont Tendre et Marchairuz - et trois meutes transfrontalières - Risoud (dissoute en 2025), Jougne-Suchet et Haute-Valserine. S'y ajoutent quelques individus isolés, notamment sur le Plateau et les Alpes vaudoises.
Les autorisations de régulation proactive suivantes ont pris fin le 31 janvier: celle de la meute du Mont Tendre, un tir d'un jeune loup de la meute du Risoud et un tir de jeune loup aussi de la meute de Jougne-Suchet.
Réaction agricole immédiate
Les réactions des milieux agricoles et politiques n'ont pas tardé. Mercredi matin à Valeyres-sous-Rances, au-dessus d'Orbe, sur le domaine du paysan vaudois affecté, une conférence de presse a été organisée par l'Association vaudoise de promotion des métiers de la terre, Prométerre, et l'organisation faîtière de l'agriculture romande, Agora, en présence de deux députés au Grand Conseil, José Durussel (UDC) et Olivier Petermann (PLR), eux-mêmes agriculteurs.
Face à cette "première prédation massive de l'année 2025 en Suisse romande", selon eux, ils exigent une régulation immédiate. "Nous demandons une intervention rapide et déterminée des autorités cantonales pour garantir la sécurité des troupeaux et préserver l'élevage de plein air", ont-ils dit d'une seule voix. Cette agression "n'augure rien de bon pour la saison à venir".
L'attaque a visé un troupeau détenu dans des conditions conformes aux exigences fédérales en matière de protection, selon eux. "Il ne fait aucun doute" que le seuil fixé par l'ordonnance fédérale sur la chasse (OChP), révisé le 1er février 2025, pour autoriser une régulation est "largement franchi", affirment Prométerre et Agora.
Appel au ministre Venizelos
Alors que les troupeaux commencent à regagner prairies et alpages, les organisations professionnelles tirent la sonnette d'alarme: "sans une intervention rapide, d'autres attaques sont à prévoir. Le printemps marque chaque année une intensification des prédations, avec des loups qui suivent les troupeaux jusque dans les zones de plaine", poursuivent les deux associations.
Elles appellent le conseiller d'Etat en charge de la chasse, Vassilis Venizelos, à prendre une "décision rapide pour autoriser la régulation du ou des individus responsables", évoquant une "prédation devenue structurelle". Au-delà de l'autorisation, le Canton doit garantir que des moyens concrets pour procéder au prélèvement soient déployés, ajoutent-elles.
Et les organisations agricoles de conclure: "Pour que l'estivage puisse perdurer, les demi-mesures et les postures émotionnelles doivent faire place à une action rationnelle, seule à même de permettre une cohabitation durable".
Auteur : Agence Télégraphique Suisse (ATS)
