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Communiqués des organisations agricoles
« L’agritourisme permet à de petites fermes de rester vivantes »
Comment avez-vous commencé dans l’agritourisme ?
Nous avions une ferme laitière. Faute de perspectives, nous avons peu à peu développé l’accueil : d’abord un gîte, puis nous avons rénové un deuxième bâtiment, puis un troisième. Nous avons aussi ajouté une salle pour la restauration, une école de la nature...Chaque fois qu’on avançait, on se disait qu’on pourrait améliorer l’accueil.
Quelle place occupe aujourd’hui l’agritourisme dans votre activité globale ?
C’est presque la moitié. L’agritourisme nous permet de maintenir une ferme vivante, de diversifier nos revenus, mais aussi de transmettre ce qu’est la vie rurale à des familles quine la connaissent plus.
Quel type d’accueil proposez-vous ?
On accueille surtout des familles, mais aussi des groupes pour des fêtes ou séminaires. Ce qui compte, c’est de proposer une expérience vraie, dans un cadre qui favorise les échanges et le lien à la terre.
Quels sont les principaux défis rencontrés quand on se lance dans l’agritourisme ?
Il y a énormément de règles, de permis, de contraintes administratives. Et il n’y a pas de formation obligatoire. Or, il faudrait vraiment anticiper ces aspects. On accueille des gens,on touche à la restauration, à l’hébergement, ce sont d’autres métiers. Il faudrait des formations adaptées, et pas uniquement des contrôles.
Vous êtes aussi engagé associativement. Pourquoi ?
Nous avons créé l’association Beju Tourisme Rural pour fédérer les acteurs, leur donner des outils, des informations. Beaucoup de porteurs de projets se lancent sans connaître les contraintes d’aménagement, d’hygiène ou de TVA. On veut les soutenir. Le manque de formation, pour moi, c’est dramatique.
Pourquoi avoir choisi de rejoindre, en plus, myfarm.ch ?
C’est une plateforme professionnelle, bien conçue, qui donne de la visibilité à notre offre. Grâce à elle, nous avons reçu des clients que nous n’aurions pas atteints autrement -notamment des familles venues de Suisse alémanique. Elle met en lien des prestataires très différents, dans toutes les régions, et permet de se recommander mutuellement. Cela crée un esprit de réseau précieux quand on travaille en milieu rural.
Quel autre rôle joue Agritourisme Suisse dans le développement de votre activité ?
Cela va effectivement au-delà de la simple mise en relation. On peut, par exemple, bénéficier d’actions commerciales concrètes, comme un partenariat avec Coop, qui permet à nos offres d’apparaître dans leurs canaux. Pour nous, c’est très utile. La plateforme apporte aussi un cadre clair, une reconnaissance officielle, et un accompagnement. On peut poser des questions, échanger avec d’autres prestataires, progresser. Cotiser a un coût, bien sûr, mais c’est un investissement qui contribue à faire vivre notre projet sur le long terme.
Recommanderiez-vous à d’autres agriculteurs de rejoindre ce type de réseau ?
Absolument. Cela permet de ne pas rester isolé. On peut échanger, éviter les erreurs classiques, et se sentir soutenu. Que l’on ait une seule chambre ou une structure plus développée, chacun peut y trouver sa place. Ensemble, on est plus fort.
Comment voyez-vous l’avenir de l’agritourisme en Suisse ?
C’est un levier formidable pour garder la vie dans les villages. Cela permet de restaurer des bâtiments, de transmettre notre métier, de vivre de ce qu’on aime faire. Mais il faut que cela soit reconnu, soutenu, encadré. Sinon, beaucoup abandonnent. Ce qui est très dommage.
Interview de Pascale Bieri / AGIR pour Agritourisme Suisse
Contact :
Agritourisme Suisse, Philipp Steiner, directeur, info@cluttermyfarm.ch, T +41 (0)31 359 50 30

