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Des paysannes sur le chemin de la reconnaissance…
Vendredi dernier, à Yverdon-les-Bains, Valérie Miéville-Ott, coordinatrice de FARAH pour la Suisse (Agridea) et Loan Pascale Jérôme, responsable du projet pour la France (Association agricole technique Trame) ont mis un terme au projet interrégional « Femmes en Agriculture Responsables et Autonomes en complémentarité avec les Hommes » (FARAH). Depuis 2012, ces deux animatrices ont accompagné un groupe de femmes agricultrices dans leurs réflexions et actions, aussi bien sur le plan personnel, professionnel, social qu’associatif. Si la route est encore longue pour certaines femmes paysannes, ce projet leur a permis d’ouvrir des portes, d’acquérir des compétences et surtout, d’accomplir tout un travail sur elles-mêmes pour mettre en valeur leurs propres capacité et oser le changement, ont résumé les responsables de projet.
Ateliers et groupes de discussion
Les participantes suisses et françaises ont modelé le projet à leur image en choisissant les thèmes qui leur tenaient spécialement à cœur comme: la reconnaissance de leur statut sur l’exploitation, les types de responsabilité qu’elles endossent, la valorisation de leurs compétences sur la ferme mais également leur implication à l’échelon associatif, voire politique. Elles ont réfléchi sur l’estime de soi et la manière de dépasser les stéréotypes entre hommes et femmes, ainsi que sur le chemin à parcourir pour devenir des partenaires à part entière sur l’exploitation. Elles ont aussi abordé des problématiques liées à l’amélioration de leur couverture sociale, à la reconnaissance de leur statut juridique sur l’exploitation en cas de divorce, de maladie ou de deuil.
Témoignages et table ronde
Au cours de la journée de clôture, les témoignages des participantes ont alterné avec des interventions d’experts. Rédactrice en chef d’Agri, Karine Etter a animé une table ronde sur le thème «L’égalité homme-femme: au-delà des lois». Elle a réuni Christine Bühler, présidente de l’Union suisse des paysannes et des femmes rurales, Isabelle Chevalley, conseillère nationale vaudoise, Luc Recordon, conseiller aux Etats vaudois, Barbara Romagnan, professeur et députée en France et Karen Serres, agricultrice et présidente de Trame. Les invités ont débattu de la reconnaissance des femmes sur le plan associatif et politique mais également de l’importance de la parité. Mais, comme l’ont constaté Karen Serres et Christine Bühler, la parité ne fait pas tout, particulièrement dans l’agriculture où il est toujours compliqué de se faire une place et de se faire entendre dans ce monde encore essentiellement d’hommes. «Quand une femme croit en quelque chose, elle doit tout faire pour aller jusqu’au bout, si elle est convaincue que c’est bien pour elle, pour son indépendance mais aussi pour les autres», a insisté Karen Serres.
A l’heure où FARAH se termine, la valorisation du rôle des femmes dans le monde agricole est donc toujours d’actualité: «Le projet a contribué à mettre en mouvement des réflexions qu’il faut maintenant rendre visibles. C’est aux participantes de faire fructifier cet acquis et de le transmettre plus loin», a conclu Valérie Miéville-Ott.
AGIR
