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Développer la biodiversité locale par les herbages
Les fleurs de foin, ou herbe à semence, permettent de pérenniser la richesse botanique des prairies extensives qui peuvent être composées de 40 à 70 espèces différentes dont certaines sont rares et menacées. Ainsi, l'agriculture, par le biais de la compensation écologique prévue dans la PA 14-17, contribue grandement à assurer la sauvegarde dynamique du patrimoine prairial de la Suisse en utilisant les semis naturels à partir de la fleur de foin. Mais pour prétendre aux contributions de l’Ordonnance sur la qualité écologique (OQE), les prairies extensives doivent remplir certains critères, notamment recenser au moins six espèces indicatrices. Agridea a publié cette année un guide pratique pour l’utilisation de semences régionales dans les SPB, intitulé «Enherbement direct de prairies riches en espèces dans l'agriculture» et qui peut être téléchargé sur le site d’Agridea.
D’une technique à l’autre
Il existe plusieurs procédés pour pratiquer l’enherbement direct et par conséquent valoriser l’utilisation de semences locales à moindre coût tout en contribuant à promouvoir la biodiversité. La technique la plus répandue actuellement en Suisse est l’épandage d’herbe à semence. Elle consiste à faucher la prairie source, récolter immédiatement et épandre directement l’herbe sur la surface à emblaver. Mais il existe aussi d’autres procédés comme: la moisson de prairie où les semences de la prairie source sont récoltées à l’aide d’une batteuse, puis séchées au soleil; le brossage des semences qui permet de récolter les graines dans la végétation sur pied à l’aide d’un outillage spécifique; la récolte à la main, qui offre un choix précis des espèces cibles mais qui est très gourmande en main-d’œuvre; et enfin la technique de la «vraie» fleur de foin, qui consiste à épandre le matériel riche en semences qui s’accumule dans la grange. Cette dernière n’est cependant pas recommandée par Agridea à cause du risque lié aux mauvaises herbes et de l’impossibilité de choisir les semences provenant d’une prairie avec une composition botanique connue.
Pour favoriser la réussite de l’opération il faut absolument que les conditions locales de la prairie source (climat, altitude, propriétés du sol, exposition) correspondent à celles de la surface à ensemencer. Par ailleurs, les prairies sources ne doivent pas contenir d’adventices vivaces comme des rumex ou des chardons des prés. Et bien sûr, plus la biodiversité est développée, plus elle a de valeur.
Projet Regio Flora
Initié par Pro Natura, le projet Regio Flora a pour but de favoriser l’enherbement direct local. Les cantons répertorient les potentielles prairies sources et, avec l’accord des exploitants, mettent en contact les vendeurs et les acheteurs de telles semences. De nouvelles prairies sources sont d’ailleurs activement recherchées. La plupart des cantons participe à ce projet de revalorisation des prairies par des semences régionales.
AGIR
