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Les articles d'AGIR
Le point sur les cultures… entre deux averses!
Fribourg
Frédéric Ménetrey, directeur de la Chambre fribourgeoise d’agriculture (CFA), constate que la zone maraîchère du grand Marais a été particulièrement touchée par les intempéries. Beaucoup de légumes sont sous l’eau et, si cette dernière stagne trop longtemps, il ne sera pas possible de les récolter. Par ailleurs, cette situation provoque des retards car il est impossible actuellement de planter ou replanter dans de telles conditions. Il y a en outre un risque d’augmentation des maladies fongiques.
Dans la plaine de la Broye, les cultures déjà en place sont partiellement inondées. L’accès à plusieurs parcelles est impossible ce qui retarde ou limite les interventions, comme le traitement des betteraves, sur les cultures actuellement en cours de croissance. Cela retardera aussi les futurs semis. Certains agriculteurs évoquent aussi la possibilité d’érosion dans les champs de pommes de terre ou de maïs. Quant au fourrage, il risque d’être souillé ce qui prétéritera sa qualité. Mais, précise Frédéric Ménétrey, tout dépendra maintenant de la météo à venir. Si le beau temps s’installe pour les trois prochaines semaines, la situation reviendra progressivement à la normale.
Genève
La famille Bidaux, à Veyrier a dû faire face à deux phénomènes particuliers qui se sont conjugués: d’une part, les abondantes pluies de ces jours derniers ont engorgé les cultures et transformé certaines parcelles de la région genevoise en lacs; d’autre part, la fonte des neiges sur le massif du Mont-Blanc a provoqué des crues en France voisine et le débordement de l’Arve, noyant une partie des champs, dont le colza. Comme l’explique Michel Bidaux, certains semis ont été effectués la semaine dernière mais, comme les cultures sont très mouillées, le gros du travail est reporté à la semaine prochaine. «Actuellement, on se demande si les graines sont mieux dans la terre que dans les sacs…», s’interroge l’agriculteur.
Jura
Dans la région jurassienne, les pluies ont provoqué quelques cas d’érosions dans les cultures de maïs et de pommes de terre situées sur des parcelles en pente. En bordure de la vallée de Delémont et dans certaines régions de l’Ajoie, notamment, la grêle s’est également invitée mais comme elle était mélangée à la pluie, elle n’a heureusement pas provoqué de dégâts, précise Beat Knobel de la Fondation Rurale Interjurassienne (FRI). Les grandes cultures comme le blé et l’orge n’ont pas souffert non plus des intempéries. Les précipitations de ces derniers jours conjuguées à une température élevée ont même été bénéfiques pour l’herbe en favorisant sa croissance. L’ensilage, qui va commencer d’ici 4 ou 5 jours, avec le soleil espérons-le, se déroulera dans d’excellentes conditions, relève le responsable du domaine production végétale.
Neuchâtel
Selon Marc Fruetschi et Yann Huguelit, respectivement président et directeur de la Chambre neuchâteloise d’agriculture et de viticulture (CNAV), il a énormément plu dans le canton mais la situation n’est pas dramatique. Des lacs se sont formés çà et là dans les champs, notamment dans la vallée des Ponts de Martel. Le Seyon et l’Areuse sont sortis de leur lit par endroits mais sans causer de dégâts majeurs. Il n’y a pas eu d’étables les pieds dans l’eau… Pour mesurer exactement les dégâts causés aux cultures par cet épisode pluvieux, il faudra attendre encore quelque temps avant que la situation ne se stabilise.
Valais
La Chambre valaisanne d’agriculture (CVA) confirme que des agriculteurs du Bas-Valais et de la plaine ont leurs terres inondées. Ils devront par conséquent ressemer certaines grandes cultures. La région du Val-d'Illiez a, de son côté, été touchée par des glissements de terrain qui ont partiellement endommagé des pâtures.
Vaud
René Bovey, agriculteur à Prahins, constate de son côté que si les blés ont tenu le coup, il y aura de gros dégâts dans les parcelles de pommes de terre ou de betteraves en pente. A cause de l’eau stagnante, il sera difficile de passer dans les champs pour le traitement des cultures, constate l’agriculteur.
De son côté, Grégory Devaud, d’Aigle, compte deux hectares de prairies inondées. L’eau de surface ne peut être absorbée car la nappe phréatique est pleine. Pour les surfaces plantées et ensemencées de betteraves, la situation est préoccupante car, dans sa région, il est également difficile, voire impossible, d’accéder aux cultures. En revanche, pour le maïs et pour le blé, globalement ça va mais «il faudra être attentif aux mauvaises herbes qui vont pousser là où les surfaces étaient sous l’eau», souligne l’agriculteur.
Heurs et malheurs pour les maraîchers
Concernant le secteur maraîcher de manière plus générale, et l'Union maraîchère suisse (UMS) déplore que les paysans aient beaucoup souffert des intempéries, particulièrement dans les cantons de Vaud, Berne, Argovie ainsi qu’en Suisse orientale. Plusieurs champs ont été inondés et de nombreux autres sont trop mouillés pour y planter ou semer. L’accès aux champs étant impossible depuis une semaine, la récolte pourrait se révéler moindre d'ici six à sept semaines et si le mauvais temps persiste, les têtes de salades, par exemple, pourraient être plus petites.
Malgré tout, les fortes pluies ont été un atout pour certains maraîchers, notamment pour les producteurs d’asperges de Suisse orientale car la combinaison d'eau et de températures douces a favorisé la croissance des asperges, même si la récolte se complique en raison des sols mouillés. Au Tessin également, on se réjouit des précipitations. Le sol était en effet sec depuis longtemps.
AGIR
